On ne peut dire qu'avec force qu'à moins qu'un homme n'atteigne le bonheur permanent, sa vie ne lui procurera ni contentement ni satisfaction. Apporter à l'homme ce contentement permanent est le but suprême de l'économie. Il apparaît pour cette raison que le domaine de l'économie ne devrait pas se limiter à la production matérielle et à la consommation, mais qu'il faudrait l'étendre, de façon à mettre à la portée de l’humanité tout entière le bonheur le plus grand, dont la nature est permanente.
L'expérience de l'absolu est un moyen direct d'atteindre au bonheur intérieur, ce grand bonheur qui pourrait devenir partie intégrante de la nature de chacun. Ainsi nous constatons que la méditation permet d'atteindre le niveau le plus élevé de l'économie. Il suffit aux économistes de premier plan d'introduire la méditation transcendantale dans leurs études. La méditation améliore aussi la qualité et l'efficacité du travail de tous les hommes et constituera donc un enrichissement direct de l'économie dans le domaine des biens matériels, qui constitue à présent son souci majeur. Ainsi, nous constatons que la méditation est indispensable à l'économie, même dans sa définition actuelle.
Les chercheurs trouveraient là un sujet qu'il serait enrichissant d'étudier et d'approfondir. Comprendre que l'absolu est indispensable à l'épanouissement de l'économie permettrait à cette discipline de dépasser les restrictions des théories actuelles et lui donnerait ses dimensions véritables.
Si le domaine de l'économie se limite à la seule création de l'abondance matérielle, il semble alors qu'elle nie sa propre raison d'être.
Maharishi Mahesh Yogi, Science de l'Être et l'Art de Vivre, p. 250-251